Architecture d’entreprise : quel framework choisir ?

Table des matières

Née il y a une trentaine d’années maintenant, l’architecture d’entreprise s’est imposée comme un outil d’aide très précieux au pilotage d’une structure. Elle permet de créer un ensemble d’actifs informatiques, de processus métier et de principes de gouvernance conduisant à une réflexion ciblée sur la stratégie principale et sa façon de l’exprimer par le biais de l’informatique. Cependant, cette discipline ne peut exister sans framework, c’est-à-dire sans cadre de représentation ou méthode formelle pour décrire, gérer et maîtriser les systèmes d’information.

Découvrez dans cet article les frameworks qui existent pour structurer cette approche d’architecture d’entreprise.

Les enjeux de l’architecture d’entreprise

architecture entreprise

Si à l’origine l’architecture d’entreprise était encore marginalisée, elle est considérée depuis quelques années maintenant comme providentielle. De manière générale, elle permet de parer à l’augmentation des coûts informatiques et à la perte de valeur ajoutée pour le métier.

Elle s’impose en effet comme une solution face à la complexité des systèmes qui demandent de plus en plus de moyens dans leur mise en œuvre et pour l’alignement de l’informatique avec le métier.

Toute démarche d’architecture d’entreprise nécessite l’adoption d’un framework adapté. Également appelée carte mentale de l’entreprise, une framework permet aux entreprises d’établir un itinéraire adéquat et de rester dans la bonne direction.

Actuellement, il existe une multitude de frameworks : du cadre de Zachman à la méthode TOGAF en passant par le modèle Merise, le cadre Gartner ou encore le Federal Enterprise Architecture. Ces frameworks ont leurs avantages et inconvénients. Le choix dépendra essentiellement des contextes d’usage.

Les principaux frameworks

On distingue aujourd’hui 4 grandes catégories de frameworks :

  • les frameworks de contenus ou taxonomie qui décrivent les concepts manipulés du système informatique rangés en catégories et leurs relations,
  • les frameworks de processus qui décrivent de manière formelle les activités et les étapes de développement à mettre en œuvre pour fournir une capacité d’architecture d’entreprise,
  • les frameworks qui combinent le contenu et le process,
  • les frameworks qui ne sont ni un contenu ni un process, mais qui se décrivent comme une pratique. Elles opèrent selon un savoir-faire sans suivre un modèle de représentation spécifique ou un processus particulier.

Pour choisir le « bon » framework pour son entreprise, il est important de prendre en compte certains critères tels que le spectre couvert, le degré de prescription c’est-à-dire la prescrivité, la connectivité, le coût d’accès, l’outillage, l’internationalisation, la neutralité vis-à-vis des technologies et des fournisseurs, le dynamisme et la popularité.

Quelques exemples de frameworks

Le framework de Zachman

Il s’agit d’un framework de contenu. Comme son nom l’indique, il a été élaboré par Zachman, consultant américain en affaires et informatique, mais aussi pionnier dans le domaine de l’architecture d’entreprise. Et ce, à la fin des années 80.

Holistique et multi-perspective, cette approche considère le système comme un tout qui peut être décrit selon une matrice précise. Son principe est de répondre explicitement à 6 grandes questions : quoi, comment, où, qui, quand et pourquoi. Ces questions sont déclinées sur les différents niveaux d’abstraction de l’entreprise, des objets sur le terrain jusqu’aux concepts généraux.

Le modèle TOGAF

Il s’agit certainement du framework le plus utilisé dans le monde. Il est aujourd’hui à sa version 91. Développé par The Open Group, d’où son nom (The Open Group Architecture Framework), ce cadre est à dominance méthodologique. Ce modèle propose un ensemble de méthodes et d’outils permettant d’instaurer l’utilisation, la maintenance ainsi que la production d’une architecture d’entreprise.

Il comprend 4 domaines d’architecture qui sont acceptés comme sous-ensemble d’une architecture d’entreprise globale, à savoir l’architecture commerciale, l’architecture des données, l’architecture d’application et l’architecture technologique.

Il s’appuie essentiellement sur une méthodologie de développement d’architecture connue sous le nom d’Architecture Development Framework (ADM) et qui permet d’implémenter l’architecture d’entreprise suivant un processus cyclique.

Tenant compte des opportunités de l’entreprise et de son organisation, le cycle ADM comporte 9 phases, dont la phase préliminaire, la phase A ou la vision de l’architecture, la phase B ou l’architecture du business, la phase C ou l’architecture des systèmes d’information, la phase D ou l’architecture technologique, la phase E ou les opportunités et les solutions, la phase F ou la planification de la migration, la phase G ou la gouvernance et la phase H ou l’architecture de gestion du changement.

Le modèle Merise

Issu de l’analyse systémique, ce modèle est connu pour être un cadre complet sur le plan méthodologique et conceptuel. Il permet d’analyser, de concevoir et de gérer un projet informatique. Il propose une étude des systèmes suivant 3 axes distincts à savoir la communication, les données et les traitements.

Chacun de ces axes se décline sur 4 niveaux d’abstraction – conceptuel, organisationnel, logique et physique – formant le support de l’approche méthodologique.

Très prisé dans les années 70 et 80 pour l’information massive des organisations en France, il est aujourd’hui marginalisé à cause notamment de l’arrivée sur le marché des méthodes orientées objets du langage UML de l’Object Management Group (OMG) et des progiciels.

Il reste toutefois un outil d’aide efficace pour gérer les projets internes aux organisations qui se limitent à un projet précis. Il démontre par contre des limites pour les projets transverses aux organisations, plus particulièrement des projets de gestions des informations à caractère environnemental et social avec des parties prenantes.

Le cadre SADT (Structured Analysis and Design)

entreprise framework

Faisant référence au langage de modélisation Integration Definition for Function Modeling (IDEF), ce modèle est la variante anglo-saxonne du modèle français. Développé en 1977, il a été rendu célèbre aux États-Unis grâce principalement au département de la défense.

Il a ensuite été introduit sur le territoire européen au début des années 80. Il se base sur l’analyse des systèmes complexes par décomposition fonctionnelle du général appelé niveau A-O au particulier et au détaillé.

Il possède un périmètre moins large que le modèle Merise, mais tout comme ce dernier, il a été mis de côté suite au gain de popularité des méthodes orientées objet et du langage UML.

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